Le sionisme est un projet politique aux aspects multiples, qui a su s'imposer grâce aux circonstances historique, mais aussi à ses propres capacités d'organisation et de mobilisation. Sa mise en oeuvre ne s'est pas réalisée en un jour. la tâche était immense. Se présentant comme volonté de créer une nation juive sur un territoire donné, il lui fallait partir absolument de rien. Sa vision correspond à la norme des nationalismes territoriaux de la fin du XIX siècle en Europe centrale et orientale, qui se revendiquent d'un Etat ayant existé précédemment avec une langue et un territoire définis ( la serbie renvoie à un royaume de serbe médiéval et à une langue entrain de redevenir une langue de culture, même chose pour la bulgarie, la pologne, l'ukraine...). A cela s'ajoute une identification correspondant à une religion ( un vrai polonais ne peut être que catholique, un vrai russe qu'orthodoxe).
Ces caractéristiques, le sionisme les porte aux extrêmes. Le territoire revendiqué ne peut se situer en europe, et seule la mobilisation des affects renvoyant à la terre ancestrale permet d'espérer la matérialisation de son ambition en palestine: comment s'enthousiasmer pour un Etat juif en Amérique ou en Afrique, localisations un temps envisagées? Quand à la langue hébraïque, jusque-là exclusivement religieuse, elle est à réinventer; Et la grande majorité des religieux se montre hostile au projet, en raison du risque d'empiétement qu'il présente sur la volonté divine ( les rabbins redoutent une dérive messianique). Bref tout fait défaut au départ: le territoire, la langue et même, partiellement, le référent religieux. Les juifs de Palestine sont essentiellement des fidèles vivant des subsides de la diaspora, que la philantropie juive occidentale travaille depuis des décennies, avec un succès inégal, à rendre "productifs". Ils ne peuvent donc pas servir de base humaine au projet sioniste. Au delà de quelques précurseurs, le sionisme ne devient réalisable qu'avec les débuts de la première mondialisation, dans les années 1870: les réseaux des chemins de fer d'Europe orientale se connectent alors aux réseaux d'europe occidentale et, par là, aux ports d'où partent des navires à vapeur à horaires réguliers. Au proche orient, c'est l'âge d'or de la domination collective des puissances européennes qui, en s'appuyant sur la "diplomatie de la canonnière", imposent leurs décision à une administration ottomane réformée qui rétabli l'ordre public. Le réservoir humain réside dans la masse des juifs de l'Empire russe et de la Roumanie, soumise à des législations antisémites discriminatoires alors qu'elle est en pleine explosion géographique. La mondialisation favorise une émigration massive, mais à destination des pays neufs qui ont besoin de main d'oeuvre (les deux Amériques, l'Afrique du sud, l'Australie): la traversée océanique tient lieu d'investissement de départ. Il n'en va pas de même avec la palestine: au coût du transport s'ajoutent les investissement économiques indispensables pour créer les activités correspondantes. Les premiers émigrants des années 1880 (ou première alya, en hébreu "montée") s'en rendent rapidement compte: ils végètent dans une terrible misère.
Ces caractéristiques, le sionisme les porte aux extrêmes. Le territoire revendiqué ne peut se situer en europe, et seule la mobilisation des affects renvoyant à la terre ancestrale permet d'espérer la matérialisation de son ambition en palestine: comment s'enthousiasmer pour un Etat juif en Amérique ou en Afrique, localisations un temps envisagées? Quand à la langue hébraïque, jusque-là exclusivement religieuse, elle est à réinventer; Et la grande majorité des religieux se montre hostile au projet, en raison du risque d'empiétement qu'il présente sur la volonté divine ( les rabbins redoutent une dérive messianique). Bref tout fait défaut au départ: le territoire, la langue et même, partiellement, le référent religieux. Les juifs de Palestine sont essentiellement des fidèles vivant des subsides de la diaspora, que la philantropie juive occidentale travaille depuis des décennies, avec un succès inégal, à rendre "productifs". Ils ne peuvent donc pas servir de base humaine au projet sioniste. Au delà de quelques précurseurs, le sionisme ne devient réalisable qu'avec les débuts de la première mondialisation, dans les années 1870: les réseaux des chemins de fer d'Europe orientale se connectent alors aux réseaux d'europe occidentale et, par là, aux ports d'où partent des navires à vapeur à horaires réguliers. Au proche orient, c'est l'âge d'or de la domination collective des puissances européennes qui, en s'appuyant sur la "diplomatie de la canonnière", imposent leurs décision à une administration ottomane réformée qui rétabli l'ordre public. Le réservoir humain réside dans la masse des juifs de l'Empire russe et de la Roumanie, soumise à des législations antisémites discriminatoires alors qu'elle est en pleine explosion géographique. La mondialisation favorise une émigration massive, mais à destination des pays neufs qui ont besoin de main d'oeuvre (les deux Amériques, l'Afrique du sud, l'Australie): la traversée océanique tient lieu d'investissement de départ. Il n'en va pas de même avec la palestine: au coût du transport s'ajoutent les investissement économiques indispensables pour créer les activités correspondantes. Les premiers émigrants des années 1880 (ou première alya, en hébreu "montée") s'en rendent rapidement compte: ils végètent dans une terrible misère.